• Chapitre 5 partie 1

    Chapter 5 “Believe in your dreams”

    -PARTIE 1-

     

    La brise soufflait entre les branches des arbres alors que nous marchions en direction de la source de la rivière Fukiyama.

    Mon père marchait en tête, suivit de Loulou, et je fermai la marche.

    Nous étions tous dans des salopettes traditionnelles de pêcheurs de ruisseau, et nous transpirions comme des bœufs.

    Je portais l’ancienne salopette de mon père, et Loulou celle de mon grand-père. Les deux étaient trop grandes pour nous, ce qui rendait la marche difficile.

     

    « Papa, on est bientôt arrivés ? 

    —On y est presque, courage. »

    Papa, qui portait toutes les cannes à pêches, avait en plus de la salopette une veste spéciale pêche à la mouche, il devait donc encore plus suer que nous.

    « Loulou est avec nous, donc faisons juste une pause » Suggérai-je, épuisée. On marchait depuis près de 30 min.

    « Ça va. » Répondit Loulou, l’air imperturbable.  Puis elle sembla entendre quelque chose. « Hum ? »

    Je tendis l’oreille à mon tour, et entendis faiblement le murmure d’un ruisseau.

    « Tu entends ça ?

    —Yep ! »

    Une fois sortis de la forêt et le ruisseau trouvé, nous avons pu nous rafraîchir dans l’eau claire et froide.

    Je me sentis soudain pleine d’énergie à nouveau et continuais de marcher, en fredonnant.

     

    Comment nous nous sommes retrouvés à pêcher tous les trois ? Ça s’est passé la nuit dernière, alors que nous nous rassemblions tous au coin du feu chez mon grand-père, dînant.

    « Le poisson est délicieux ! » complimenta Loulou.

    Depuis qu’elle est arrivée à Hida, Loulou était restée muette la plupart du temps, et tout commença grâce à cette phrase qu’elle prononça.

    Loulou avait beaucoup réfléchis sérieusement à son avenir. Elle espérait prendre une décision sur le fait de continuer sa carrière d’actrice ou non durant ce petit voyage.

    Connaissant le dilemme de Loulou, nous avions trouvé difficile de se relaxer jusqu’à présent.

    Nous étions tous frustrés de ne rien pouvoir faire d’autre que de rester à ses côté et prendre soin d’elle. Cependant, avec la phrase qu’elle venait de dire, l’atmosphère s’allégea immédiatement.

    Papi avait fait griller de la truite au feu de bois pour nous.

    Ce jour-là, Papa et Papi étaient partis pêcher à la rivière Fukiyama à côté de la maison. Ils avaient attrapés ces magnifiques truites, qui ressemblaient beaucoup à des saumons.

    "Ces truites sont différentes du saumon parce qu’elles ont des petits points rouges. Avec la rivière Sakawa de la préfecture Kanagawa qui fait office de frontière, le côté Est est  rempli de saumon, alors que les truites sont dans le côté Ouest. » Expliqua Papa, montrant ses vastes connaissances sur la pêche. Après cela, il demanda : « Alors ? ça vous dirait de venir pêcher  quelques truites demain les filles ? »

    « … »

    Loulou ne semblait pas vraiment emballée.

    « Il y a quelque chose que je voudrais montrer à Loulou là-bas. » Ajouta Papa.

    « Quelque chose à me montrer ? »

    Sans lui répondre, Papa se retourna vers Papi et demanda: “Papi, les nymphes sortent autour du jour du Bon Festival, n’est-ce pas?

    Papi hocha la tête sans un mot.

    « C’est quoi cette histoire de nymphe ?  Demandai-je.

    —Les nymphes sont le stade avant celui d’adulte pour les insectes comme les éphémères. Il y a un bassin d’eau stagnante à côté de la source d la rivière Fukiyama où le courant n’est pas très fort, et c’est là que les nymphes émergent sous leur forme adulte, volant toutes en même temps.  C’est un endroit magique où toutes les truites et les ombles se rassemblent pour capturer leurs proies, sans prêter attention aux pêcheurs. C’est pourquoi nous n’avons pas besoin d’appât vivant pour attraper ces poissons. 

    —Est-ce que ça veut dire que même moi je pourrais pêcher un poisson moi-même ?  Demandai-je.

    —Bien sûr. Répondit Papa.

    —ça m’a l’air intéressant ! Loulou, on y va ?

    —D’accord !

    —Bien, c’est décidé alors ! Emilie, Sophie, qu’en est-il de vous ? Demanda papa.

    —Emilie a dit qu’elle m’aiderait pour mes devoirs ! Elle ne peut pas y aller ! Déclara Bibi.

    —Les éphémères sont justes des gros insectes pour moi. Désolée. Je n’aime vraiment pas les insectes.  Ajouta Emilie.

    —Je passe mon tour aussi. La compétition approche, et j’aimerai m’entraîner sur le terrain de cette école primaire derrière la maison. » Dit Sophie.

     

    Au final, nous sommes donc les trois seuls qui voulurent aller jusqu’au bassin.

    Avec le soleil qui brillait à l’ouest, la surface de l’eau réfléchissait ses rayons, brillant d’un jaune or.

    Nous penchant vers la surface de l’eau, nous lavâmes nos visages et les séchâmes avec une serviette, avant d’essuyer la transpiration de nos corps.

    Alors que Loulou et moi étanchions notre soif avec des breuvages que nous avions apportés, Papa régla les lignes des cannes à pêches et commença à pêcher.

    Immédiatement après qu’il ait jeté la ligne, une truite d’environ 20 cm de long sauta hors de l’eau et se jeta sur l’hameçon. Papa planta la canne à pêche dans le sol, et sans la remonter, attrapa la ligne et tira de façon experte dessus. Puis, utilisant le filet qu’il avait porté sur son dos, attrapa la truite.

    « Wow, c’était génial ! »

    Loulou et moi étions toutes deux ébahies par la tournure des événements, et nous pressâmes pour aller voir la truite dans le filet.

    Avec des rayures bleutées et des points rouges, c’était vraiment une belle truite.

    « Les nageoires sont bien développées aussi, vous voyez ? Les truites de cette région sont toutes sauvages, par élevée par l’Homme. » Dit joyeusement papa, en enlevant l’hameçon et sortant une espèce de poche à eau de sa veste.  

    Il remplit la poche à eau dans le ruisseau, puis mis l’embout dans la bouche de la truite, et injecta de l’eau dans le poisson.

    Il aspira ensuite un peu d’eau de la bouche de la truite, et la vida dans un petit plat blanc qu’il avait préparé.

    Avec ça, les proies qu’avait ingérées la truite avant de se faire attraper flottaient dans le plat. Il y avait des insectes noirs ressemblant à des chenilles, et d’autres de couleur crème comme des larves de mouches.

    « Haha, j’avais raison. Les noires sont des nymphes d’éphémères, et les couleur crème sont des mues d’adulte. » Dit Papa en relâchant la truite et en lavant le plat des restes d’insecte dans le ruisseau. Il remit ensuite le tout dans sa veste avec la poche à eau.

    Remontant la ligne, il détacha l’appât artificiel de l’hameçon.

    « Papa, on ne pêche déjà plus ?  Demandai-je

    —On doit encore marcher un peu, et nous pourrons attraper tous les poissons que nous voudrons. »

    Tout en disant cela, il attacha les moulinets sur nos cannes à pêches et nous aida à passer la ligne dans la tige de la canne. Il attacha ensuite quelques appâts artificiels qui ressemblaient à des éphémères sur nos hameçons et nous passa les cannes. Nous continuâmes ensuite de marcher vers le bassin situé plus haut.

     

     

    Le bassin était un endroit silencieux, comme si le temps s’était arrêté en cet endroit.

    L’eau coulait toujours, mais si doucement que nous ne pouvions l’entendre. La surface de l’eau était comme un miroir, réfléchissant le ciel qui était passé du doré au rouge.

    Nous nous assîmes sur des rochers le long de la courbe de la rive droite du ruisseau et attendîmes que les éphémères muent.

    Regardant le soleil couchant à l’est, papa dit : « Ça va bientôt commencer, le festival. »

    Comme si ils avaient attendus ces mots, de petits anneaux commencèrent à se former à la surface de l’eau.

    A l’intérieur de ces ondulations, nous vîmes des nymphes de couleur crèmes émerger et voler hors de l’eau, leur queue balançant.

    Suite à ça, d’autres rides se formèrent sur l’eau, et les nymphes sortirent toutes de l’eau.

    Et l’instant suivant, truites et ombles commencèrent à sauter hors de l’eau.

    Splash… Splash… Splash splash splash splash!

    Un nuage de nymphes dansait devant nos yeux.

    Il y en avait tellement que notre vision des alentours en fut brouillée.

    Et à la surface de l’eau, un nombre incalculable de poisons continuer de danser en attrapant leur proie.

    Loulou et moi restâmes immobiles et sans voix.

    « Qu’est-ce que…! » Demanda Loulou. Je me retournai en lançant un regard interrogateur à mon père.

    Papa était occupé à appuyer sur le déclencheur de son appareil photo, immortalisant la scène. « On appelle ce processus de mue l’éclosion, mais quand toutes les larves éclosent en même temps, on appelle ça une super éclosion. »

    « Mais il y en a tellement… »

    Quelques nymphes nous étaient tombées dessus et se tortillaient, mais nous leur prêtâmes aucune attention, regardant avec ébahissement ce phénomène naturel qui se produisait sous nos yeux.

    Ayant pris assez de photo, le visage de papa devint sérieux alors qu’il s’adressait à Loulou. « Je voulais te montrer ça. Tous ces insectes aquatiques, pas juste ces nymphes, vivent dans l’eau pendant un an, et quand le temps vient, ils muent tous ensemble. Parmi eux, ils y en a qui échouent, et d’autres qui se font manger pas les truites, mais ils se battent tous et font tous les efforts possibles pour muer. »

    Loulou continuait de regarder le bassin et les poissons sautant joyeusement, sans cligner des yeux.

    « Tu est maintenant comme ces nymphes, passant de l’enfance à l’âge adulte. Continuant à te battre, et émergeant finalement. Je pense que c’est la meilleure chose à faire, après tout. 

    —…Merci. Vous m’avez montré quelque chose de vraiment merveilleux.

    —Même papa peut dire des choses intelligentes quand il veut, dis-je.

    —C’est quoi ce « même » ?! » Rétorqua Papa.

    Loulou gloussa.

    « Très bien, attrapons le dîner ! »

    Nous jetâmes tous nos lignes ensemble. Les truites et les ombles furent pris dans nos hameçons les uns après les autres. Nous relâchâmes tous les poissons de moins de 20 cm, et en gardâmes 9 d’environ 25 cm.

    Alors que nous rangions notre équipement, la super éclosion s’acheva, et la rivière Fukiyama redevint  silencieuse comme si rien ne s’était passé.

    La nature est vraiment magique et incroyable.

     

     

     TRADUCTION: BOBOSSE


  • Commentaires

    1
    Vendredi 25 Mars 2016 à 11:44

    Woohoo ! Je vais le lire de ce pas ! Merci beaucoup !!

    2
    Vendredi 1er Avril 2016 à 21:41

    Whoo j'avais vu la publication sur facebook le jour de sortir, mais j'étais dans le rer, et en rentrant j'ai oublié ... GOMEN >.<

    Finalement une super partie de chapitre !!! bravo bravo  *^*

    vivement la prochaine partie ! ♥

    3
    viviloulou
    Samedi 2 Avril 2016 à 03:41

    woohhh je suis tombée sur ton blog en replongeant un peu dans Magical Doremi, toute mon enfance, et j'ai vu ta traduction... depuis 2012, wow t'as du courage !!!! je n'ai pas encore tout lu mais j'espère bien voir les mésaventures de François et Dorémi qui était ma ""love story""" préférée quand j'étais petite ahaha je ne sais pas encore combien il t'en reste mais bonne chance et courage!

    4
    Loufoca
    Mercredi 6 Avril 2016 à 20:30
    Loufoca

    Oh mon dieu j'ai découvert ça en traînant sur le site de Magical Fami, c'est juste génial tout ce que vous avez fait **

    Courage pour suite, j'ai hâte de voir ce qu'il va se passer fufufufu !

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