• « Heiiiiin?

    —Sophie, qu’est-ce  qu’il y a?! Tu as fait un si mauvais temps que ça?

    —…pas vraiment… Répondit-elle finalement.

    —Ne me dis pas que tu as gagné et que tu pleures de joie ? s’écria Maggie Grigri

    —Non, non… répondit de suite Sophie

    —Alors pourquoi pleures-tu ?

    —C’est des larmes de regret.

    —De regret ?

    —Je suis passée à 0.01 secondes de la première place, et je regrette tellement, tellement… 

    —Attends ! Ça veut dire que tu es arrivée deuxième ?!

    —ouais… »

    A cet instant, Emilie m’arracha le téléphone des mains :

    « Sophie, c’est génial ! Tu es deuxième à une compétition inter-lycée. En ayant concouru avec des premières et des terminales des lycées de tout le pays, tu as été la deuxième plus rapide, n’est-ce pas ?

    —Oui, c’est vrai… »

    Loulou attrapa à son tour le téléphone :

     « Tu es vraiment géniale ! Je pense que tu devrais être fière de ça. 

    —Hein ? Pourquoi Loulou est là ? »

    Je repris le téléphone: “En fait, Loulou est venue à Tokyo et a signé avec une compagnie ici!

    —Vraiment !? C’est bien notre Loulou ça ! Dorémi, passe-moi Loulou s’il te plait »

    —Oh, ok. »

    Oubliant le fait qu’elle était en train de pleurer il y a à peine une minute, Sophie commença à discuter avec Loulou. Voyant Loulou s’amuser et rire en parlant, Emilie, Maggie Grigri et Lala sourirent à leur tour.

    J’étais la seule qui se sentait différente.

    Emilie, Sophie et Loulou ont toutes trouvées un chemin qu’elles veulent suivre, et ont commencé à avancer avec conviction sur celui-ci.

    Cependant, je…

    Je viens juste d’avoir 16 ans, je ne devrais probablement pas me sentir si anxieuse.

    Mais tout le monde a l’air tellement adulte.

    Suis-je encore une enfant ?

    Non ce n’est pas vrai.

    Dans tous les cas, si je ne règle pas les choses avec François, je ne pourrais pas aller de l’avant.

    Je ne sais pas s’il n’a pas répondu parce-qu’il est timide, ou parce-qu’il n’avait pas envie de me rejeter directement.

    Mais même si nous ne nous mettons pas en couple, je veux qu’on reste amis.

    Avec ça, je pourrais aller l’encourager durant ses matchs avec tout mon cœur.

    Pour le moment, je dois juste aller parler à François!

     

     

    Comme j’étais trop timide pour parler au téléphone avec François, je suis allée le chercher durant ses entraînements matinaux au lycée le lendemain.

    François, qui était déjà membre à part entière de l’équipe malgré son statut de 1ère année, était vraiment très occupé. M’ayant remarqué, mais soucieux du regard de ses coéquipiers, François s’approcha de moi qu’une fois la pause venue.

    « Qu’est-ce qu’il y a ?

    —Il y a quelque chose dont je voudrais te parler, pourrais-tu m’accorder un peu de ton temps ?

    —… »

    François semblait avoir compris où je voulais en venir, mais il resta silencieux.

    A cet instant, l’entraîneur signala  d’un coup de sifflet que l’entrainement devait reprendre.

    « Désolé. Faisons comme ça. L’entraînement termine à 10 heures, alors pourquoi ne pas se voir à la fontaine du parc de Misora à 11h ? J’y serais sans manquement. »

    Sans attendre ma réponse, François couru rejoindre ses coéquipiers.

    Chapitre 5 partie 3

     

    J’arrivais au MAHO-do, où Sophie avait repris le travail après être revenue de sa compétition inter-lycée, et lui racontais ce qu’il s’était passé.

    « C’est compris. Je ferais savoir à Maggie Grigri que tu ne viendras pas aujourd’hui. »

    Avec le soutien de Sophie, je me dirigeais vers le parc de Misora.

    « Courage Dorémi ! »

    J’avais souris et salué Sophie quand elle avait dit ça, mais alors que je m’approchais du parc, mon cœur s’était mis à battre plus fort.

    Je suis arrivée 10 min avant l’heure prévue.

    Il y avait une bibliothèque dans le parc, et l’endroit était bondé d’élèves d’école primaire qui avaient terminé leurs devoirs de vacances.

    Quand ils me virent, les enfants gloussèrent entre eux.

    Je jetais un regard à la surface du bassin de la fontaine, pensant que je devais vraiment avoir l’air bizarre.

    J’avais vraiment l’air pathétique.

    Il n’y avait aucune trace de la lycéenne pleine de vie que j’étais d’habitude.

    En parlant de ça, quand j’étais à l’école primaire, je prenais les  lycéennes pour des vieilles dames, et j’espérais ne jamais leur ressembler. 

    Maintenant, je réalisais que j’avais l’air encore pire que ces filles que je regardais enfant.

    Et si François me voyait comme ça lui aussi ?

    Je trottinais vers un robinet d’eau à côté,  et rinçais minutieusement mon visage.

    Cependant, alors que j’allais essuyer ma figure, je réalisais que j’avais oublié de prendre un mouchoir avec moi.

    Q-qu’est-ce que je dois faire…

    « On dirait que tu as oublié ton mouchoir. Tiens, prends ça. » François sortit une serviette de son sac de sport et me la tendit.

    La serviette était imprégnée de sueur, mais je n’étais pas en position de pouvoir me plaindre. Essuyant mon visage je répondis : « M-merci… »

    Alors que je lui rendais la serviette, François baissa soudainement la tête :

    « …Je suis désolé ! Je voulais vraiment t’écrire une réponse immédiatement, mais je ne savais pas comment bien tourner ça, et c’est pour ça que je n’ai pas encore répondu. 

    —C’est bon, je suis nulle pour écrire les lettres aussi. » Je voulais donner une réponse audacieuse comme l’aurait fait Loulou et Sophie, mais ce fut plutôt maladroit au final.

    « Mais je veux vraiment t’écrire une réponse. Me donneras-tu un peu plus de temps ?

    —Hein ? C’est bon…y a vraiment pas besoin. »

    Non, pouvoir te parler comme ça est suffisant.

    Je voulais dire ça, mais ça sonnait vraiment bizarre. Cependant François avait l’air vraiment sérieux, donc il ferait probablement comme il l’entendait.

    « Les préliminaires de foot arrivent bientôt. Je vais être très occupé, mais je te répondrais définitivement.

    —Ok. Tu fais vraiment partie de l’équipe après tout. Bonne chance. 

    —ça ira, nous sommes une équipe soudée. Mais malgré tout, ma position dans l’équipe peut être prise par quelqu’un d’autre, donc je dois travailler dur tous les jours.

    —Je vois…Fais de ton mieux. »

    Sans m’en rendre compte, François et moi eûmes une longue conversation.

    François faisait vraiment adulte maintenant.

    Ces derniers temps, j’avais beaucoup été comme ça, à avoir des pensées négatives. Je secouai ma tête pour m’en débarrasser.

    « Qu’est-ce qui ne va pas ?

    —R-Rien. Bon…j’attends ta réponse !” Je fis signe à François et partit.

    Grâce aux conseils de tout le monde, je lui avais finalement parlé.

    Je suis peut-être encore plus  enfantine et naïve que tout le monde, mais je n’abandonnerais plus aussi facilement.

    Et je devrais aussi voir le côté positif. Comme je suis en retard sur tout le monde, je peux toujours recevoir de bons conseils de leur part.

    « Dorémi, si tu ne fais pas d’effort, François va vite se lasser de toi, dit Loulou

    —Oui, si tu aimes François,  tu devrais t’intéresser plus à ce qu’il aime, n’est-ce pas ? Ajouta Emilie.

    —…Tu es tellement ridicule, Dorémi » Me réprimanda Sophie

    Bou hou hou. Elles sont tellement sévères.

    C’est comme dans Cendrillon. Apprentie sorcières, aidez-moi s’il vous plait.

    « Mais c’est bon, je ne connais pas les règles du foot non plus. Pourquoi n’irais-tu pas faire un tour à la librairie en rentrant ? Suggéra Loulou.

    —ça irait plus vite si tu pouvais regarder un DVD ou quelque chose comme ça. Oh, et le tournoi national est en cours, alors pourquoi ne pas demander à ton père de t’expliquer tout ça ? Ajouta Emilie.

    —Enfin bon, de toute façon, heureusement que tu es venue nous consulter avant. » Dit Sophie.

    J’avais reçu une lettre de François.

    Elle était arrivé début Septembre, juste après la fin des vacances d’été.

    Le contenu était plus simple que ce que je m’étais imaginé, au point que j’aurais préféré qu’il me réponde le jour-même.

    En gros, il avait écrit « Je veux que tu m’accompagne à Kunitachi » et qu’il me déclarerait ses sentiments là-bas.

    « Kunitachi est situé quelque part sur la ligne de train de Chuo, n’est-ce pas ? Qu’est-ce qu’il y a de si spécial avec cet endroit ? »

    Nous étions toutes rassemblées, comme à notre habitude, au MAHO-do.

    Par ailleurs, c’était notre journée de fermeture, donc nous étions occupées à faire l’inventaire et à coller les étiquettes de prix.  Devant moi se tenaient mes 3 meilleures amies, essayant de contenir leurs expressions inquiètes.

    Même Loulou, qui faisait une pause entre ses leçons, était venue car elle s’inquiétait pour moi.

    Bou hou hou…c’est une erreur. Tous les gens ici sont les pires, car ils connaissent tous mes faiblesses.

    En y pensant, ma vie entière a été une suite de confrontation comme ça. Je n’apprends vraiment rien de mes expériences passées.

    « Très bien, je suppose que je vais devoir expliquer. » Loulou fit semblant d’ajuster une paire de lunettes sur son visage, et se leva. On aurait dit un professeur qui allait m’expliquer quelque chose.

    « Premièrement, ce n’est pas Kunitachi, mais « Kokuritsu »*. C’est l’abréviation de « Kokuritsu Gyoujijou » ou encore le Stade National. C’est là où se tient le tournoi national annuel de football, comme le stade Kōshien est l’endroit où se tient le tournoi national de baseball. Les préliminaires ont lieu dans chaque préfecture, mais les demi-finales ont lieu au Stade National. Par ailleurs, le tournoi de rugby a aussi lieu en même temps…Tu es toujours avec moi, Dorémi ?

    —Oui, je ne me suis pas endormie ! »

    Elle se comportait vraiment comme un prof.

    Cependant, je n’arrivais pas à enregistrer tout ce qu’elle venait de dire, même si c’était juste une petite quantité d’information.

    « Prof-…Je veux dire, Loulou, question ! François a dit qu’il allait concourir bientôt pour les préliminaires. »

    Loulou gloussa et répondit : « C’est vrai. L’équipe n’a pas encore été choisie pour représenter la préfecture, donc le stade Kokuritsu est encore loin. Par conséquent… »

    La petite starlette se pencha vers moi en continuant: “ça va encore si tu confonds Kokuritsu et Kunitachi. Tant mieux, non ? »

    Elle se comportait comme une reine, et je me demandais si elle essayait d’imiter Elena.

    « Notre équipe a un bon coach, et est assez forte et connue. Il n’y a aucun doute qu’ils seront choisis pour représenter la préfecture, mais Dorémi doit en apprendre plus quand même, ajouta Sophie.

    —C’est vrai. Te demander de l’accompagner au stade Kokuritsu est Presque une déclaration. Si Dorémi peut en apprendre plus sur les règles du foot, regarder et encourager les matches avec lui sera plus agréable, dit Emilie.

    —Je suppose que François n’a pas encore assez de confiance en lui pour l’instant. Kokuritsu peut sembler proche, mais c’est encore un objectif lointain. En plus, le foot n’est pas un sport individuel, donc il travaille pour accomplir son rêve de jouer sur le terrain de Kokuritsu maintenant » Dit Loulou.

    « …je vois. C’est vraiment difficile d’être un membre de l’équipe en première année. » Pensai-je.  

    On dirait bien que j’avais encore tiré des conclusions trop vites, pensant que le seul problème auquel il faisait était s’il m’aimait ou non, ou s’il devait sortir avec moi ou pas.

    Si je n’avais pas découvert tous ces trucs sur le foot et les difficultés à être joueur aujourd’hui, je lui aurais probablement dit de choisir entre moi et le foot.

    Je suis contente d’avoir consulté tout le monde avant. C’est vraiment génial les amis.

    « Peut-être devrais-tu regarder les match à la télé avec ton père. C’est un expert en pêche, alors il doit probablement s’y connaître dans les autres sports. Tu vas pouvoir apprendre beaucoup de lui, suggéra Emilie.

    —C’est vrai. Les pères avec des filles adolescentes se sentent souvent seul, donc si sa fille essaye de communiquer avec lui, il en sera sûrement ravi, ajouta Sophie.

    —Dis juste que tu veux en apprendre plus sur le foot car un de tes camarades d’écoles primaires est devenu joueur professionnel. Il ne suspectera rien, dit Loulou.

    —Ouaip ouaip, je vais bosser dur. »

    Je travaillerai dur pour en apprendre plus sur le foot et me rappeler les règles.

    François travaillait vraiment dur, et si je ne fais rien, je ne pourrais parler de rien avec lui mis à part de choses superficielles comme gagner ou perdre.

    Je devrais commencer par apprendre à ressentir la joie et les regrets à ses côtés.

    NOTES DE TRADUCTION

     

    *Kokuristu (国立) signifie « National ». Le même kanji peut être lu comme « Kunitachi », d’où l’erreur de Dorémi. 


    26 commentaires
  • Yo'!

     

    La fin du chapitre 5 est traduite et publiée ici:

    http://doremi-magical.eklablog.fr/chapitre-5-partie-3-a125962818

    Chapitre 5 terminé!

    Il me reste encore 2 semaines d'examen, la correction/publication des chapitres 4 et 5 en format PDF devrait donc arriver dans la semaine du 6 juin. La traduction du chapitre 6 (dernier du tome 1!) arrivera courant juin.

    Chapitre 5 terminé!

     

    xoxo

    -Bobosse


    2 commentaires



    Suivre le flux RSS des articles
    Suivre le flux RSS des commentaires